
15 min
News
La quotidienne d'Annecy 2025 : jour 7 (samedi)
15 juin 2025
Par Les4elements , Auré , Maelias , Zel

Annecy, c'est fini pour cette année. Merci à nos reporters sur place, à l'équipe logistique, aux community-managers et aux relecteur·ices qui ont permis de couvrir cet événement. On se quitte avec les derniers coups de cœur. À l'année prochaine ! 🐇
🔶 Le Secret des mésanges : un trésor d'animation

✍ Reporter bénévole : Zel (Camille) Chargée de production en animation, exploitante en cinéma, journaliste |
---|
Le Secret des mésanges fut sûrement l’une de mes meilleures séances du festival ! Nous y suivons la jeune Lucie qui, fraîchement arrivée dans la petite ville de Bectoile, devra résoudre plusieurs secrets de famille.
La dernière production de Folimage est proche dans son esprit d’un roman du Club des 5 ; c’est une véritable aventure qui tiendra toustes les spectateur·ices en haleine. Pour autant le film est bien loin d’avoir un rythme effréné, il prend au contraire son temps pour bien poser les petits instants du quotidien de nos personnages : la vie à la campagne, la ferme, les fouilles archéologiques, etc.
Le film traite de sujets assez forts comme l’exploration de son histoire familiale et le fait de briser la chaîne de ses traumatismes. Au sein du film, les personnages évoluent dans un cadre bienveillant, synonyme de solidarité et d’entraide sous l'œil avisé des mésanges.
La réalisation est très soignée, l’animation en papier découpée est très fluide et les décors fourmillent de détails. Rien que par le visuel, il est possible de ressentir le lourd travail qu’a demandé le film en termes de fabrication. Avec son aspect papier découpé, le long-métrage se transforme presque en livre d’images soit au plus proche de son personnage principal Lucie et de sa quête qui ravira aussi les plus jeunes spectateur·ices.
J’ai eu aussi le plaisir de retrouver dans le générique le nom de Sophie Roze, réalisatrice d’Une Guitare à la Mer, qui a fait le design des personnages. Il est plaisant de voir d’ailleurs que l’ensemble des personnages féminins est loin des clichés de représentation dans l'animation. C’est une approche relativement moderne dont on a bien besoin.
Au scénario on retrouve également en co-scénariste - en plus du réalisateur Antoine Lanciaux - Pierre-Luc Granjon, réalisateur des Bottes de la Nuit. Des noms familiers de l’animation française, issus de la famille Folimage.
Le Secret des mésanges est un véritable trésor d’animation que l’on vous recommande vivement de voir en salle dès sa sortie le 22 octobre 2025.
🔶 Arco : nos dernières impressions

✍ Reporter bénévole : Zel (Camille) Chargée de production en animation, exploitante en cinéma, journaliste |
---|
Sur le plan de la réalisation, le film m’a immédiatement séduite. Voir le trait d’Ugo Bienvenu prendre vie au cinéma, lui qui officie généralement au sein du 9ème Art, est très plaisant. On a l’impression d’être immergé au cœur de ses BD, avec une grande importance apportée aux couleurs très vives et au trait autant dans les décors que les personnages, dans un style rétro-futuriste que le grand public connaît un peu mieux depuis sa BD Préférence Système.
Le casting vocal du film est excellent, les acteur·ices sont tous convaincant·es dans leur rôles, aussi bien les enfants que les adultes. J'accorde une mention spéciale au trio d’antagonistes colorés avec leurs coupes au bol qui ont fait rire toute la salle, moi y compris.
La musique d’Arnaud Toulon est si grandiose qu’il est impossible de ne pas comparer aux compositions musicales de Joe Hisaishi (généralement compositeur des musiques du studio Ghibli) tant elle emporte le spectateur dans un tourbillon de notes et d’émotions. Le sound-design du long-métrage est également très bien travaillé, on y retrouve d’ailleurs Nicolas Becker qui avait officié sur Planètes notamment.
Dans ses thématiques, le film est très ancré dans le mouvement de science-fiction solarpunk, appelant à un futur plus à l’écoute de la nature et s’éloignant totalement d’un futur dystopique en proie au désespoir et à la surconsommation. Arco est un film optimiste dans ce sens où il est encore possible d’agir pour sauver la Terre et « l’aider à se reposer » (comme dit dans le film)
Cependant le film ne m’a pas entièrement convaincue sur tous les points, notamment au niveau de ses personnages. Je suis un peu déçue que les deux personnages principaux, Iris et Arco tombent forcément amoureux l’un de l’autre et tombent ainsi dans le cliché des deux personnages principaux garçon et fille qui doivent développer des sentiments amoureux l’un envers l’autre. J’aurais préféré que cette œuvre résolument moderne et unique dans le paysage de l’animation française puisse s’émanciper de ces stéréotypes scénaristiques.
Toujours lié aux personnages, le long-métrage possède un rythme assez rapide qui m’a empêché de bien m’attacher émotionnellement à eux. C’est ainsi que lors des scènes censées être des moments émotionnels clés, en particulier lors de scènes dramatiques, j’ai eu du mal à partager la peine des personnages.
Si l’on met de côté ces éléments là, j’ai passé un bon moment devant le film. Pour son premier long-métrage, Ugo Bienvenu a bénéficié du soutien de grands noms de l'industrie comme Chanel ou encore Natalie Portman. Par son inscription au sein du mouvement solarpunk, Arco est plus qu’important dans le paysage actuel du cinéma en particulier celui de l’animation.
🔶 Courts métrages - Jeune Public
ℹ️ La catégorie Courts métrages - Jeune Public du Festival d'Annecy propose une sélection de films courts spécialement conçus pour captiver et émouvoir les enfants, avec des récits accessibles, des visuels ludiques et des thématiques adaptées. |
🔸 Forevergreen : un court beau et touchant

✍ Reporter bénévole : Maelias Artiste 2D, designer graphique |
---|
Les courts-métrages jeune public mettaient en avant cette année des pépites d’animation, telles que A walk into the After Life ou Snowbear dont Zel a déjà parlé en début de semaine. Un travail minutieux a été abattu, jusqu’aux micros éléments animés dans les décors.
Avec le court-métrage Forevergreen, réalisé par Nathan Engelhardt et Jeremy Spears, c’est jusque dans ses textures que l’animation prend vie. Chaque mouvement fait évoluer la composition des modélisations, toutes enrichies par leur expressivité, les couleurs et des lumières très belles qui réchauffent le cœur.

L’histoire fait part de l’insatiabilité provoquée par le consumérisme, ou plutôt ici, l'appétit d'un petit ours qui prend goût à la nouveauté, à la nourriture industrielle. C’est une œuvre qui suggère de profiter de ce qu'on a et de prendre le temps pour voir les choses évoluer.

L'arbre qui protège l'ourson le sauve à plusieurs reprises et il est dévoué au bien-être de son protégé. Au travers des péripéties, l'ours finit par s'en rendre compte. La phrase de fin dans les crédits m'a beaucoup touché :
Il n'y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour des amis. |
---|
Une phrase et un court qui valorisent l'importance des amitiés, de la famille choisie, et de la force de ce lien face au temps.
🔸 Sapan : le poids de la culpabilité, à hauteur d'enfant

✍ Reporter bénévole : Maelias Artiste 2D, designer graphique |
---|
Dans ce court réalisé par Kerem YORUK et Yasir ATIS pour LunchBreak Animation, un jeune enfant qui a tué un oiseau avec son lance-pierres passe par les étapes du deuil jusqu’à la réalisation de son acte. Il subit ses pensées au milieu de la solitude, rongé par sa culpabilité. C’est une façon de valoriser la vie et de montrer son importance en chaque individu. C'est aussi en commémorant les morts qu'on pense pouvoir leur offrir le meilleur repos, et rester en paix avec nos propres regrets.
Je trouve le propos abordé très astucieusement, surtout pour les enfants. Sa technique apporte une douceur dans l'esthétique des plans. Le design des personnages est simple mais efficace, en apportant toute la douceur de l'enfant candide.
À l'année prochaine pour d'autres quotidiennes d'Annecy ! 👋🐇