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“Goat - Rêver plus haut” débarque sur le terrain de jeu
Sony Animation dévoile sa dernière production
21 novembre 2025
Par Zel
Après avoir changé les standards de l’animation avec la saga Spider-Verse et le succès fulgurant de Kpop Demon Hunter, Sony nous dévoile son nouveau long-métrage “Goat - Rêver plus haut”. Présenté cette année en exclusivité au Festival d’animation d’Annecy, le prochain hit de Sony Animation nous dévoile ses secrets de conception.
| 📄 Synopsis |
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| « Will est un petit bouc avec de grands rêves. Lorsqu'il décroche une chance inespérée de rejoindre la ligue professionnelle de "roarball" — un sport mixte, ultra-intense, réservé aux bêtes les plus rapides et féroces du règne animal — il entend bien saisir sa chance. Problème : ses nouveaux coéquipiers ne sont pas franchement ravis d'avoir un "petit" dans l'équipe. Mais Will est prêt à tout pour bousculer les règles du jeu et prouver, une bonne fois pour toutes, que les petits aussi peuvent jouer dans la cour des grands. » |
Une équipe de choc derrière la réalisation
Après avoir découvert le goodie de cette séance événement (un gant aux couleurs de GOAT), la séance a commencé après l’apparition de Marcel Jean, délégué artistique du festival d’Annecy dans la Grande Salle de Bonlieu. Il a introduit sur scène la productrice Michelle Raimo Kouyate et le réalisateur Tyree Dillihay qui se sont ensuite présenté·es après un tonnerre d’applaudissements.

©ANNECY FESTIVAL/G. Piel
Michelle Raimo Kouyate a souligné l’importance d’avoir une vision singulière et un parti pris en animation ; deux qualités qu’elle a retrouvées chez Tyree Dillihay et qui lui ont donné envie de porter ce film sur grand écran.
« L’animation est l’une des formes les plus collaboratives de l'art », prononce la productrice. Cette philosophie fait directement écho au basket et aux sports collectifs, qui sont l'essence même d’un travail d’équipe. À l’instar d’une équipe de basket qui dévoile ses champions en début de ligue, nous avons eu droit à la présentation de l’équipe qui travaille sur la fabrication de GOAT. Nous avons donc eu une introduction rapide d’Adam Rosette, co-réalisateur du film qui a notamment travaillé sur Les Bad Guys et Le Robot Sauvage, et aussi Rodney Rothman, qui était l’un des producteurs de Spider-Man : Across The Spider-Verse.

SONY Goat©ANNECY FESTIVAL/S. Clement
Michelle Raimo Kouyate a également cité comme partenaire de choix Adam Rosenberg (ancien producteur de la MGM) et Eric Payton (cofondateur et président de Unanimous Media). Une dernière personne est particulièrement remerciée et acclamée puisqu’il s’agit de Stephen Curry, un grand joueur de basket, quatre fois champion de NBA, la National Basketball Association. En plus de ses activités sportives, Stephen Curry est producteur et co-fondateur d’Unanimous Media : une entreprise visant à collaborer avec des cinéastes, créateur·ices et scénaristes sous-représenté·es dans l'industrie du divertissement, à défendre la diversité de leurs voix et à mettre en lumière des récits qui méritent d'être entendus. Au-delà de son rôle de producteur, il a également apporté une aide cruciale aux équipes de réalisation en tant que joueur professionnel.

© 2025 Variety Media, LLC. Matthias Clamer for Variety
Tyree Dillihay, co-réalisateur du film, a ensuite pris la parole et s’est présenté, ne cachant pas sa nervosité face au large public devant lui. GOAT est un projet particulier à ses yeux puisqu’il s’agit de son premier long-métrage d’animation. Il nous a présenté plus en détail l’histoire du film.
GOAT est une comédie d'action sportive qui se situe dans un monde d’animaux anthropomorphique. Nous allons suivre le parcours de Will Harris qui a l’ambition de devenir joueur professionnel de roarball. C’est une version mixte et plus dangereuse que le basket traditionnel que nous connaissons. Il est dominé par les animaux les plus massifs et agressifs, Will, un jeune bouc, est considéré d’avance comme un perdant au vu de son petit gabarit. Son rêve est malheureusement souvent moqué, car une règle tacite plane dans le roarball : « small can’t ball » traduit en VF par « les petits sont des petits joueurs ».
Le roarball : une discipline méticuleusement construite
Tyree Dillihay a ensuite présenté plus en détails l’élément central de GOAT : le roarball. C’est un sport mixte, brutal et physique dominé par les animaux les plus rapides, les plus féroces et les plus redoutables. Si le terme roar veut dire « rugissement » en anglais, il signifie dans le long-métrage « Regionally Organized Animal Round Ball » qu’on peut traduire par Tournoi Régional Animalier de Ball Ronde. Les mêmes règles de jeu du basket-ball s'appliquent, à quelques différences notables.
À tout moment, les joueur·euses alternent entre un jeu à quatre pattes ou à deux pattes.. Cette polyvalence de mode de jeu a représenté un gros défi technique pour les animateur·ices, car il fallait que le modèle des personnages puisse passer du mode bipède à quadrupède et inversement de manière fluide. D’ailleurs, chaque animal peut utiliser n’importe quelle partie du son corps pour dribbler : griffes, pattes, sabots, queue, ailes, etc. Afin que le ballon puisse être saisi par n’importe quel animal, les équipes derrière le film se sont inspirées d'un prototype de ballon de basket Wilson Aeros et l'ont transformé en un ballon adapté aux pattes et aux griffes des animaux.

Pour donner du réalisme à cette discipline, le basketteur Andre Iguodala – qui joue également avec Stephen Curry chez les Golden State Warriors – a apporté son expertise et a aidé les animateur·ices à développer des parties de roarball, suscitant un sentiment de vraisemblance et d'authenticité à cette discipline. Tyree Dillihay a souligné l’importance du travail d’animation, car il permet aux personnages de se mouvoir d’une manière dynamique et unique que seul ce médium peut offrir. L’animation permet ainsi de faire ressentir aux spectateur·ices tout le poids, la force, la puissance et la vitesse de ces athlètes en pleine action.

En plus de repenser les règles de la discipline, les terrains de jeu ont été entièrement réinventés. Désormais de la taille d’un terrain de foot, chaque domaine de jeu représente un biome/environnement bien spécifique comme la glace, la jungle, le désert, etc. Chacune des six équipes de roarball est à l’image de son environnement et possède des caractéristiques particulières qui corsent les parties.
Il y a les Thorns (épines) originaires de Vineland, une jungle luxuriante et sauvage dont le stade en terre battue rouge est parsemé de racines et de vignes qui peuvent faire trébucher, bloquer et piéger les joueurs. Il y a aussi une région arctique, terre de l’équipe des Shivers (frissons) dont le terrain de jeu est une cryosphère flottant sur un océan illuminé par une aurore boréale.
En troisième biome, nous avons une zone marécageuse où joue l’équipe des Shadows (ombres). Leur terrain est une grotte jonchée de stalactites et de stalagmites. Il y a l’équipe des Sandstorm (tempête de sable) originaires d’un biome désertique, où des roches acérées jalonnent le terrain et où les tempêtes de sable rythment la partie. Ensuite, nous avons les Tectonics dont le stade est situé en haute altitude est le théâtre de tornades et de rafales de vent. Et pour finir, il y a la région volcanique où jouent les Magma. Leur terrain, fait de cendres noires, est situé au sommet d’un volcan toujours actif et les parties sont parfois perturbées par les traînées de lave sur le sol.

© 2025 SONY PICTURES DIGITAL PRODUCTIONS INC.
Avec ces différents terrains, le réalisateur avait comme objectif de faire du roarball un sport intense et jamais vu sur grand écran. L'intention des décors du long-métrage est de fusionner l’urbain et la nature, où les bâtiments se confondent avec des arbres et autres racines. À la manière de Spider-Verse, Tyree Dillihay et ses équipes se sont poussés à penser et développer une animation moins standardisée et afin que le film soit différent et unique.
Tyree Dillihay souligne l’inspiration évidente du basket pour son long-métrage, non seulement en tant que discipline sportive , mais aussi en tant que phénomène de pop culture qui nourrit constamment le film. « C’est le seul sport qui est à l’intersection de la mode, la musique, la technologie, et l’art », défend le réalisateur. Il compare les couloirs de la NBA aux défilés de la Fashion Week à Paris. Par leur visibilité et leur influence, les joueur·ices de basket les plus populaires sont aussi des véritables vitrines de streetwear. Pour contribuer à cette ambiance tendance et haute couture, un·e costumier·ère de cinéma, Dominique Dossman et l’illustrateur de mode Daniel Clark, ont imaginé des tenues civiles et des baskets pour nos sportifs en collaboration avec la marque de prêt-à-porter Under Armour.

© 2025 SONY PICTURES DIGITAL PRODUCTIONS INC.
Les logos des équipes et autres éléments clés associés au basket ont été méticuleusement pensés afin de coller à l’univers animal du film. C’est Emilie Morgan, connue sur les réseaux sociaux pour réinvente des logos, qui a créé ceux des équipes de roarball et qui a pensé à l’allure du titre de GOAT.


Logos des différentes équipes de roarball © 2025 SONY PICTURES DIGITAL PRODUCTIONS INC.
Le réalisateur note également le pouvoir fédérateur du sport. Des véritables communautés de fans peuvent se créer, peu importe leur genre, âge, petits ou grands, puisque qu’iels sont tous animés par un esprit commun : celui de voir leurs joueur·euses favori·es l’emporter. Cette diversité des publics a en particulier inspiré l'équipe du film dans le design des personnages.
Une diversité des chara designs, comme dans le monde animal
Tout au long de cette séance, l’équipe du film nous a présenté les personnages ainsi que des extraits non-définitifs, qui illustrent leurs dynamiques à l’écran.
GOAT est un film avec des animaux anthropomorphiques, un choix de production qui domine une bonne partie du cinéma d’animation avec des œuvres comme Tous en Scène, Kung Fu Panda, Robin des Bois ou encore Zootopie. D’ailleurs, à comparer Zootopie 2 (Disney) et GOAT (Sony Animation), il n’y a qu’un pas, puisque les deux grands groupes ont sorti la bande-annonce de leur dernière pépite animée le même jour.
Trailers publiés le 30 juillet 2025
© 2025 SONY PICTURES DIGITAL PRODUCTIONS INC. © Disney et ses sociétés affiliées
Au moment de concevoir GOAT, un soin tout particulier a été accordé aux designs , afin qu’ils épousent la diversité de la personnalité des personnages. Tyree Dillihay tient à créditer le travail du character designer Aron Albaher, « Quand, j'ai vu son travail pour la première fois, j’ai su immédiatement qu’il était spécial et que nous voulions qu’il fasse partie de l’équipe. Le design de Will nous a pris 9 mois. » En effet, au moment de concevoir le personnage de Will Harris, le défi reposait sur le fait qu’il fallait transmettre aux spectateuteur·ices tout l’amour que porte notre héros au roarball et sa culture.

Nous avons pu voir la personnalité de Will dans plusieurs extraits, sublimée par le jeu d’acteur de Caleb McLaughlin. Il accumule les retards de paiement de loyers et il doit malheureusement se résoudre à vendre sa paire de sneakers collector pour se faire un peu d’argent. Il subit aussi des discriminations et des moqueries dues à sa petite taille et son rêve de jouer au roarball n’est pas pris au sérieux. Malgré les obstacles, Will est ambitieux et rêveur, en plus de posséder beaucoup d’humour et d'ingéniosité pour se sortir de situations délicates.
Il nous est présenté dans un nouvel extrait le personnage de Main Attraction, un cheval double champion de roarball qui est le MVP de la ligue, le Most Valuable Player, c'est-à-dire le joueur le plus utile et remarqué de sa discipline. Il ne supporte pas l'idée qu'un bouc faible comme Will joue au roarball avec les grands. Nouveau visage du roarball, il est au centre des débats pour savoir qui est le goat de ce sport, greatest of all time, soit le meilleur joueur de tous les temps.
L’affrontement de Will face au massif Main Attraction, un étalon flamboyant et musclé, représente tous les objectifs du jeune bouc : se faire une place dans un monde de géants. Dans un extrait que nous avons vu, Will tient tête à Main Attraction grâce à sa créativité et sa débrouillardise. Malheureusement, la victoire de l’étalon est sans appel, et cette défaite est pour Will un dur retour à la réalité.

Le troisième personnage qui nous a été présenté est Jett Fillmore, une panthère noire qui n’est autre que la capitaine de l’équipe des Thorns. C’est la joueuse préférée de Will et Tyree Dillihay compare Jett à Michael Jordan en termes de jeu et célébrité. Doublée par Gabrielle Union, c'est la joueuse la plus remarquée du roarball, elle est proche de la retraite sportive et souhaite à tout prix que les Thorns, considérés comme des marginaux, gagnent au moins un championnat.

Jett est en ce moment en conflit avec la manageuse de l’équipe et propriétaire du club : Florence Everson, une phacochère doublée par Jenifer Lewis, qui cherche à attirer le plus de monde dans les tribunes pour voir les Thorns. Jett souhaite à tout prix que Florence recrute de nouveaux joueureuses puissant·e·s afin que les Thorns puissent enfin gagner un championnat. Florence va jouer un rôle significatif dans le parcours de Will. Dans un autre extrait que nous avons découvert, Florence cherche à recruter le jeune bouc après l’avoir vu sur les réseaux sociaux face à Main Attraction. Elle admire chez notre héros sa ténacité et son jeu face au tas de muscles qu’est l’étalon. Will saisit cette chance inespérée de faire partie de son équipe favorite, reconnaissant et soulagé de voir son rêve se réaliser.
D’ailleurs, en parlant d’équipe, voici les autres joueureuses qui composent l’équipe des Thorns :
- Modo Olashenko le dragon de Komodo, doublé par David Harbour
- Archie Everhardt le rhinocéros, doublé par Nick Kroll
- Olivia Berg l’autruche, doublé par Nicola Coughlan
- Lenny Williamson la girafe, doublé par Stephen Curry, qui, en plus de sa casquette de producteur, revêt aussi celle de comédien de doublage


Modo, Archie, Olivia et Lenny membres de l’équipe des Thorns
© 2025 SONY PICTURES DIGITAL PRODUCTIONS INC.
Will s’ajoute donc à cette équipe haut en couleur menée par Jett. Malheureusement, la venue du jeune bouc n’est pas du tout au goût de la panthère qui pense que le choix d’un « petit » au sein des Thorns condamne encore plus l’équipe. Nous avons eu droit à une autre séquence mettant en scène Jett et Will lors d’une conférence de presse, où la capitaine des Thorns va volontairement mettre Will en difficulté face aux journalistes avant de reprendre la parole et de mettre fin à leurs interviews.
Grâce à la présentation des personnages et de multiples extraits non définitifs, nous avons un premier aperçu de leur dynamique de relations ainsi qu’un premier fil rouge de scénario. « Au fond, GOAT est l'histoire de Will et Jett, qui apprennent qu'on n'est jamais trop petit pour rêver grand et qu’on peut, ensemble, changer la donne. » déclare le réalisateur.
En plus de ces extraits exclusifs, on remarque que les designs des personnages sont poussés pour être le plus bestial possible, s’éloignant de l’humain et par conséquent de designs sexistes qui dominent parfois le genre animal anthropomorphique. Cette réflexion autour des personnages est très rafraîchissante et le design de Jett est la représentation parfaite de ce nouveau standard. C’est une femme sportive, mais avant tout une panthère, ce qui laisse place à un character design féminin qui sort des standards et assume la part animale du personnage.

Rendez-vous sur le terrain début 2026
Cette première présentation autour du film GOAT confirme l’ambition de Sony Animation de continuer à tracer une voie unique pour le cinéma d’animation. Ce monde animal anthropomorphique, en apparence banal, se révèle d’une grande complexité : il est particulièrement novateur dans ses décors et ses designs de personnages. On doit cette innovation à la présence d’acteur·ices confirmé·es et nouveaux·elles de l’industrie.
GOAT rend honneur à tout un pan de la pop culture du basket, dans sa construction d’univers. Le film révolutionne la mise en scène des films d’animaux anthropomorphiques, qui s’affrontent ici d’une manière inédite, en promettant en plus une animation fluide, dynamique et aux couleurs et lumières assumées : la recette gagnante pour suivre l’héritage visuel tracé par Spider-Verse. Le long-métrage cristallise le point commun entre le sport et l’animation : le pouvoir fédérateur de ces disciplines qui mobilisent des passionné·es. GOAT sera-t-il le goat des films d'animation ? Réponse le 13 février 2026 !
- Steph Curry-Produced Sports-Themed Animation Sets Voice Cast - Annecy : https://deadline.com/2025/06/stephen-curry-caleb-mclaughlin-cast-sony-animation-goat-1236427862/
- Inside Stephen Curry's Animated Underdog Movie 'GOAT' (Exclusive) : https://people.com/stephen-curry-goat-trailer-exclusive-11780226?taid=688a1cf9d58f8d00013b2bad&utm_campaign=peoplemagazine&utm_content=new&utm_medium=social&utm_source=twitter.com
- GOAT - ROAR LEAGUE | Sony Pictures : https://theroarleague.com/