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Dans une industrie du film pour enfant dans l’impasse et saturé de princesses et de super héros au cœur pur arrive The bad guys, avec son style unique qui, on l’espère, fera trembler les idées préconçues sur l’animation 3D.



Une animation renversante

The Bad Guys est un film époustouflant pour son style d’animation qui chamboule les standards de l’animation 3D. Durant 20 ans, l’animation 3D n’a eu qu’un seul mantra : faire réaliste. Cette doctrine s'est imposée d'elle-même car l’animation 3D à ses débuts avait du mal à rivaliser avec l’animation 2D sa grande sœur qui elle avait alors un siècle d’existence derrière elle. C’était un peu le complexe du petit dernier de la famille qui veut absolument faire mieux que ces aînés pour prouver que lui aussi est valable. Cependant, après 20 ans d’amélioration constante : nous y sommes ! Avec des prouesses comme faire jouer à l’écran un acteur mort depuis 30 ans (Star Wars) ou bousculer les lois de la physique à l’échelle d’une ville (Docteur Strange) l’animation 3D a atteint son objectif et est présente partout à Hollywood.

Cependant, les producteurs de films d’animation ne semblent pas avoir reçu l’information. L’illustration la plus flagrante de cela est d’ailleurs le studio Dreamworks Pictures qui n’a pas véritablement changé de style depuis Shrek (2001) avec comme seules améliorations les textures et les arrière plans. Cela à conduit à une ressemblance graphique de plus en plus importante de toutes les productions 3D du studio qui n’ont plus vraiment de style propre créant le “style dreamworks". Un exemple de ce phénomène est l’effet de luminescence : en 2016 sort Kung Fu Panda 3 qui va introduire des plans plus éthérés à la saga, notamment lorsque les personnage vont dans le monde des esprit où les puissant esprit diffusent une aura autour d’eux. Le publique a bien aimé l'innovation technique donc dans Dragon 3 le même procédé sera appliqué avec un monde parallèle (le monde caché) qui possède un éclairage éthéré basé en grande partie sur la luminescence des plantes qui poussent là. Ainsi, les innovations se succèdent pour créer ce style de plus en plus uniforme au sein du studio quand ce n'est pas carrément toute l’industrie qui s’uniformise.

Cet état de fait est dramatique et nous amène aujourd’hui à un point où seuls les initiés connaissent les noms de ceux qui réalisent les dessins animés occidentaux alors que les noms de Hayao Miyazaki et Makoto Shinkai sont eux dilués dans la population générale. Avec son animation inspirée et dynamique n’ayant pas peur de rendre floue la barrière entre 2D et 3D, The Bad Guys se cimente comme un grand film d’animation qui dépeint une Californie idéalisée toujours dans des tons chaleureux avec à coeur que tout soit fluide.

Un message positif

Bien sûr, un film ce n’est pas que des images c’est aussi et avant tout une histoire. L’histoire est celle d’une bande d’animaux braqueurs de banques, tous considérés comme des méchants, qui vont à un point devoir devenir des gentils pour échapper à la prison dans une quête de rédemption qui va les changer à tout jamais. Le film reprend ainsi la trame de la série de livres dont il est adapté avec des animaux qui ont une mauvaise réputation dans la culture populaire et qui vont tout faire pour changer leur image et montrer qu’ils sont plus que leur apparence. Cette histoire est profondément liée à l’acceptation de l’autre dans sa différence et à la fraternité humaine, un message fort qui donne un vrai fond au récit. Ce fond rend d’ailleurs encore plus impressionnant le fait que le film est drôle et que ni l’humour ni le message ne se marchent sur les pieds. Une vraie leçon d’écriture qui fait de The Bad Guys une œuvre tout public et ça s'applaudit.

Une production très à part

Comment parler de style sans parler du réalisateur lui-même : le français Pierre Perifel. Même s'il signe là son premier long métrage, Pierre Perifel traine depuis 2008 dans les studios Dreamworks où il a gagné une grande expérience de l’animation maïs aussi dans la gestion d’équipe. Il s’entoure de personnes qui croient dans son projet tel le très influent Ethan Cohen pour l’adaptation maïs aussi de collègues de longue date de Dreamworks pour l’aspect technique. Cette foi commune dans le projet est aussi présente chez les comédiens : une équipe réduite mais très impliquée d’acteurs de second rôles et de séries. Cette formation de travail solide a permis de faire peu de compromis et d’exprimer la vision d’artiste du réalisateur. Cette équipe de vétérans à laquelle personne ne pouvait reprocher l’inexpérience a donc accouché du film qui change complètement des standards. Un film qui tente de bousculer les attentes du public pour avoir du succès plutôt que de se conformer à la mouvance actuelle pour être sûr de ne pas faire un four.

Conclusion et mentions honorables

Il faut regarder The Bad Guys, en famille ou avec des amis ou tout seul mais regardez-le. Si tout ce que j’ai dit avant n’est pas assez pour vous convaincre alors allez voir The Bad Guys pour la bande originale completement folle, pour ses hommages aux films de braquages à la Soderberg et si cela ne vous suffit pas aller le voir pour faire bouger les lignes et permettre à plus de réalisateurs de révolutionner l’animation.
 

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Par Jonas