Photo des journalistes bénévoles de Cartoon Fantasy envoyé·es au festival d'Annecy

Au terme de cette semaine bien remplie, nos journalistes n'ont pas encore dit leur dernier mot ! Voici le résumé de leur dernière journée de festival.



En sortant de l'école : 10 ans de poésie animée

Journaliste : Perle Rouge (Victor)

Cette exposition se tenait toute la semaine du festival dans la médiathèque de Bonlieu, au cœur de la ville et de l'organisation du festival. Elle revenait sur le processus de création de plusieurs courts-métrages d'animation basés sur des poésies francophones. L'objectif était de véritablement mettre en avant les richesses de l'animation : de nombreuses écoles y ont participé (Gobelins, Supinfocom de Valenciennes, EMCA d'Angoulême...) et les styles utilisés étaient aussi variés (2D, 3D, stop motion...) que les poèmes adaptés (Éluard, Prévert, Verlaine...). 

L'exposition retranscrivait bien les différentes étapes préliminaires et les manières d'y parvenir (croquis de recherche à l'encre, crayon, découpages de carton...). L'illustration du découpage d'une animation était vraiment réussie, et la complexité derrière la réalisation d'un storyboard était bien retranscrite pour les néophytes. Néanmoins, on peut regretter qu'elle ait été un peu trop courte. Toujours dans la médiathèque de Bonlieu, le 3ème étage réservé aux enfants accueillait une chouette illustration de ce à quoi ressemblait le cinéma avant son invention. Un bon moyen pour les plus jeunes de découvrir les balbutiements du 7ème art. 

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Annecy classics : 100 ans de courts

Journaliste : Perle Rouge (Victor)

C'était une compilation de plusieurs courts-métrages d'animation emblématiques de Warner Bros. Studio. Le studio, qui est depuis toujours l'une des majors de Hollywood, a depuis toujours réalisé des œuvres animées en parallèle de ses films en prise de vues réelles. Cette compilation a été l'occasion de s'en rendre compte, des Looney Tunes avec Bugs Bunny et Daffy Duck en passant par Le laboratoire de Dexter jusqu'au pilote de Steven Universe

On a pu ainsi découvrir ou redécouvrir des œuvres emblématiques entièrement restaurées et en qualité cinéma. Toute la salle s'est prise au jeu et des éclats de rires ont émaillé toute la séance. L'évolution des styles d'animation, des noms devenus emblématiques aux génériques de certaines œuvres (comme les fondateurs des studios Hannah-Barbera), le passage du cinéma à la télévision ou encore des génériques de plus en plus longs, montraient très bien les changements qu'a connu l'industrie ces dernières décennies. 

La séance était entièrement en anglais sans sous-titres, mais les textes simples et l'humour universel des Looney Tunes permettaient de passer outre ce détail. Pour des séries plus récentes, ce fut l'occasion pour les festivalier·ères présent·es de retourner en enfance, comme l'ont montré les applaudissements qu'a suscité l'apparition des premières images du Laboratoire de Dexter. 

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Flow

Journaliste : Roxane Pavard

Flow n'était pas une de mes attentes du festival. J'avais pris cette réservation car il n'y avait pas d'autre séance en fin de semaine qui m'intéressait vraiment. Au fur et à mesure que les jours et rencontres s'enchaînent, j'entends de plus en plus parler de ce film. Les retours sont élogieux. Un film original et touchant. Le coup de cœur de beaucoup de personnes. Samedi est là, je suis impatiente de le voir. Et je n'ai pas été déçue de mon visionnage. 

Flow est le film dont tout amoureux des chats a rêvé. Nous suivons les aventures d'un chat noir, pas un chat anthropomorphique à la Disney, un vrai chat qui doit survivre à un déluge dans un monde d'où les humains ont disparu. Le film est vraiment original par le fait qu'il est complètement muet : tout ce que nous entendrons de notre héros sont des miaulements. La musique prend alors le rôle de narratrice et parvient à merveille à raconter une histoire en même temps que les images. Il y a de grandes chances que je retourne le voir quand il sortira au cinéma.

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Courts-métrages en compétition - Perspectives 2 

Journaliste : Roxane Pavard

Mon aventure au festival a commencé avec les courts-métrages de la série Perspectives, et se termine avec la seconde partie de cette sélection. Ces courts m'ont surtout touchée par la qualité de leur technique. J'ai pu voir de la peinture sur verre, du direct sous caméra, de la stop-motion et de la 2D. Certains courts m'ont surpris par leur humour, très rafraichissant. D'autres m'ont ennuyée. Et d'autres m'ont touchée. Cette séance n'a pas été aussi forte et impactante que la première. Mes courts-métrages préférés restent ceux du premier jour.

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La Plus Précieuse des Marchandises

Journaliste : Roxane Pavard

Beaucoup de films, en prise de vues réelle ou en animation, ont déjà traité le sujet de la Seconde Guerre mondiale et de l'holocauste. La question ici est de savoir ce que ce film peut apporter de plus sur ce sujet que ce qui n'a déjà été dit. La réponse est rien. 

La Plus Précieuse des Marchandises verse dans le mélodramatique le plus lourd. Il n'apporte rien de nouveau à son sujet et semble vraiment s'écouter parler. La manière qu'a le réalisateur de montrer et d'insister sur la misère de ses personnages est très gênante. C'est fait de manière lourde et sans aucune subtilité, en particulier à cause de la musique qui rugit à chaque scène dure. 

Je suis triste de finir mon premier festival d'Annecy avec une déception. Toutefois, j'ai quand même passé un très bon moment cette semaine. Et Flow a été suffisamment bon pour me laisser un souvenir plaisant de cette journée.

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Slocum et moi
 

Journaliste : Zel (Camille)

 Ayant toujours en tête Louise en Hiver et Le Voyage du Prince, j’étais curieuse d’assister à cette projection du dernier film de Laguionie. Il est distribué par Gebeka Films, partenaire de toujours des films du réalisateur. 

J’ai été agréablement surprise par le film et je pense qu’il est immédiatement devenu l’un de mes films de Laguionie préférés. Dans un contexte d'après-guerre, nous suivons le jeune François, natif du département de la Marne, qui découvre avec surprise que ses parents construisent un bateau dans leur jardin, basé sur la réplique du bateau du voyageur Joshua Slocum. Toute la petite famille va mettre la main à la pâte. 

Visuellement le film est très réussi. Nous avons des personnages en 3D avec des textures 2D évoluant dans des décors semblables à des croquis avec des touches d’aquarelle, ce qui donne un aspect doux au film, accentué par la musique. Les envolées de piano et les cordes apportent définitivement un côté nostalgique et mélancolique. La narration du film se fait depuis le point de vue du jeune François qui porte un regard poétique et tendre sur sa vie de famille. 

La construction du bateau va de pair avec le développement des personnages et leurs relations. C’est une famille dont les interactions ne sont pas des plus chaleureuses, mais leur amour est sincère bien qu’ils aient du mal à communiquer. Le sciage du bois, la dimension de la cale ou bien les conditions de navigation deviennent le lexique de leur complicité. J’ai été assez surprise du traitement du personnage de la mère qui est actif et participe pleinement à la construction du bateau elle aussi. Elle possède également ses propres passions : l’ésotérisme et les films de Cary Grant. Elle est beaucoup plus qu'une simple figure maternelle, elle a des occupations. Ce qui m’a agréablement surprise, en particulier au vu du contexte historique du film.

En plus de la construction du bateau c'est aussi celle de François qui se fait, en marchant dans les traces de son père pour sa passion de la navigation. Mais le jeune garçon va aussi développer sa propre passion pour le dessin. J’ai été surprise par la conclusion du film, comme quoi c'est bel et bien le voyage qui compte et non la destination. La phrase finale m’a aussi beaucoup marquée : « Ils ont déjà fait le tour du monde dans leur jardin ». Slocum et moi est la surprise qui conclut parfaitement mon festival.

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Linda veut du poulet !

Journaliste : Perle Rouge (Victor)

Linda veut du poulet ! a conclu la soirée. Le prix Cristal de l'année dernière, également récompensé par le César du meilleur film d'animation, raconte l'histoire de Linda, une jeune fille vivant en cité avec sa mère, et qui veut absolument manger un poulet aux poivrons comme le préparait son père décédé. Une grève massive qui empêche sa mère d'acheter le poulet entraîne alors de nombreuses péripéties, toutes extrêmement cocasses. L'humour est omniprésent, et la bienveillance constante du film en fait une vraie douceur à regarder en famille. L'aspect de peinture à la gouache des personnages et les décors dépouillés mais efficaces à l'aspect crayonné lui confèrent une atmosphère exceptionnelle. 

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La soirée de clôture

Journaliste : Perle Rouge (Victor)

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et il est temps de dire adieu à cette édition 2024 du festival international du film d'animation d'Annecy. Le plus grand événement du monde consacré à ces œuvres que nous apprécions tant tire sa révérence avec une dernière projection en plein air, dans le magnifique cadre du lac d'Annecy situé juste derrière les spectateurs. Un public très familial est venue profiter des dernières animations offertes gratuitement. 

Maestro nous a tout d'abord permis de nous instruire à travers ses différentes séries qui ont bercé des générations d'enfants (Il était une fois la vie, Il était une fois l'homme, Il était une fois les explorateurs) et revient avec une nouvelle série : Il était une fois les drôles d'objets, où ce jeune homme avec juste une très longue barbe nous explique l'origine d'objets du quotidien. 

Un petit interlude musical nous a ensuite été proposé avec l'Union Musicale de Cran-Gevrier qui nous a joué différents morceaux issues d’œuvres animées : entre Pharell Williams avec Happy, un medley de BOs de films Pixar, des chansons de Mon Voisin Totoro et un karaoké de La Reine des Neiges, nous avons pu apprécier toute la variété offerte par les BO. Enfin, un clip inédit réalisé par un studio d'animation d'Annecy a permis à tous·tes de pousser la chansonnette sur Aux Champs-Elysées de Joe Dassin. 

C'est donc l'heure pour moi de conclure cette chronique quotidienne, non sans une certaine émotion. Même si ma présence a été moins importante que mes collègues, j'ai pris énormément de plaisir à parcourir pour la première fois ce festival qui permet de découvrir ou redécouvrir tant d’œuvres qui nous passionnent. J'espère que vous avez tous et toutes pris du plaisir à lire nos suivis quotidiens et que vous apprécierez tout autant les critiques qui seront publiées prochainement. Que la passion vous anime !


 

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